La Fondation Paris Saint-Germain, quand le sport rime avec engagement

La Fondation Paris Saint-Germain, première fondation d’entreprise créée par un club français, mène ses actions depuis près de 17 ans. Insérer de jeunes adultes socialement et professionnellement, aider les enfants des quartiers populaires, et, apporter du réconfort aux enfants malades, telles sont les trois grandes priorités de la Fondation Paris Saint-Germain qui est présente tous les jours sur le terrain à travers de nombreux programmes éducatifs et sportifs.

La Fondation Paris Saint‐Germain était à l’honneur au Parc des Princes à l’occasion du match Paris Saint‐Germain / SM Caen mercredi 20 décembre 2017. Au programme de la soirée, une grande loterie au bénéfice de SOS Villages d’enfants, un arbre de Noël en avant match, plus de cinq cent enfants et familles invités à assister à la rencontre, « Soirée de rêves » pour des enfants malades, vente de Poupluches Germain au profit des actions de la Fondation et un stade qui a affiché fièrement sa solidarité via différentes activations. Le tout en présence de la marraine et du parrain de la Fondation : Laure Boulleau et Nedim Remili.

C’est dans ce cadre que nous avons rencontré Christine Le Gal, Directrice de la Fondation Paris Saint-Germain, qui évoque pour sportsmarketing.fr son engagement auprès des jeunes et des enfants avec enthousiasme et méthode.

Christine Le Gal, Directrice de la Fondation Paris Saint-Germain
Christine Le Gal, Directrice de la Fondation Paris Saint-Germain

Bruno Cammalleri : Quel bilan faîtes-vous des actions de la Fondation Paris Saint-Germain sur l’année 2017 ?

Christine Le Gal : Le bilan est très bon ! Nous avons battu tous les records puisque nous sommes au plus haut niveau d’activité jamais connu de la Fondation depuis sa création il y a 17 ans : 26 000 bénéficiaires pour l’exercice, plus de 400 journées d’animations sur l’année, la deuxième promotion accueillie par l’école Rouge et bleue, un projet d’ouverture d’une deuxième école à Mantes la Jolie…

Pour ce match de la 19ème journée contre Caen c’est un petit peu la conclusion de l’année 2017 et c’est le match de la Fondation. Nous avons pu en effet inviter 500 enfants et des familles de réfugiés étant donné que avons un partenariat avec le Secours Populaire. Nous avons beaucoup d’invités dans les tribunes, avec des enfants qui n’auraient jamais l’occasion de venir au Parc des Princes si nous ne pouvions pas les inviter. Puis, on a eu deux événements particuliers autour de ce match : d’abord des enfants malades qui ont assisté à l’échauffement en bord de terrain, qui ont rencontré les joueurs et qui ont passé un moment avec Nasser Al-Khelaïfi. Des moments extraordinaires ! L’autre temps fort fut avec l’association SOS Villages d’Enfants que nous avons souhaité associer à la soirée et en particulier pour la loterie de Noël, et, lorsque ces enfants ont donné la main aux joueurs pour l’entrée sur la pelouse du Parc des Princes. Voilà une soirée de rêve pour rêver ensemble comme on dit ici !

Bruno Cammalleri : Un des axes de la Fondation est la préparation des jeunes de 18 à 25 ans aux métiers de l’encadrement sportif. Cette cible des 18-25 ans et ce plan d’insertion professionnelle, avec la notion d’accompagnement, fait écho à la préoccupation de l’Etat sur l’emploi des jeunes. Quelle est votre méthode et votre plan sur ce sujet ? Et plus globalement, quelle est votre vision sur la responsabilité sociale en tant qu’organisation sportive en ce domaine de l’emploi des jeunes et de l’insertion sociale et professionnelle ?

Christine Le Gal : Depuis la création de la Fondation, j’ai pensé que le premier maillon de la chaîne c’était d’offrir un projet professionnel à de jeunes adultes qui n’ont pas de diplôme, pas de formation, pas d’expérience, pas le niveau pour devenir sportif professionnel et sans doute personne pour les accompagner, les guider et leur montrer le chemin. On a donc pris ce rôle à coeur depuis la création de la Fondation Paris Saint-Germain. Si je tire un bilan 17 ans après, j’ai du participer à la formation d’environ 300 jeunes que l’on a vraiment mis sur les rails de la vie professionnelle. On en accueille entre 10 et 15 par an et ce sont des jeunes qui ont en commun d’avoir envie. Volonté et motivation, on leur demande rien d’autre. Et ensuite, on se charge de tout le reste. Ils ont chacun un tuteur et un véritable projet de formation, en sachant qu’ils vont préparer un diplôme d’Etat. On leur donne une expérience professionnelle et on leur apprend un certain savoir être. On peut les accompagner vers les métiers de l’encadrement du sport, du management… et comme nous sommes une PME, on balaie tous les sujets : il faut être sur le terrain pour encadrer les enfants, il faut être au bureau pour gérer la Fondation, les budgets, animer les réseaux sociaux, faire de la communication…Nous confions ces métiers à des jeunes à qui nous apprenons à les exercer : ils commencent débutants et on les emmène vers le plus haut niveau de leur potentiel.

Ce qui est très important de souligner, c’est la notion d’accompagnement individuel où chacun dispose de son projet. On ne les fait pas rentrer dans notre projet à nous, on construit leur projet en leur donnant la main, en les accompagnant, en les poussant quand il le faut. Ce qui est extraordinaire c’est qu’un déclic se produit à un moment donné où d’un seul coup ils deviennent acteurs de leur projet. Cela se produit chez tous nos jeunes, généralement au bout de 2 ans. Et c’est là qu’ils découvrent leur propre potentiel, ils retrouvent de la confiance, ils ont réalisés qu’ils ont des qualités qu’ils n’avaient pas forcément imaginés. A partir de là on les emmène le plus loin possible, ensuite on les laisse partir ou on les recrute nous même, ce qui fait qu’un jeune reste chez nous en moyenne entre 3 et 5 ans. Il faut du temps, de vrais méthodes d’apprentissage et de formation, beaucoup d’énergie et de l’engagement bien sur.

Bruno Cammalleri : Sur l’année 2017 de la Fondation Paris Saint-Germain, quelle est votre réaction à toutes ces reconnaissances obtenues, de votre Légion d’Honneur à la récompense au Role Model Award-Football is More, en passant par la visite du Président Macron ?

Christine Le Gal : Je pense que les choses arrivent à un moment où on travaille depuis très longtemps et qu’on le fait de manière très constante et très construite. J’ai des collaborateurs dans mon équipe qui sont là depuis la création de la Fondation. Tout cela s’inscrit dans la durée, la longue durée et le temps long. On a, tous les ans, cherché à progresser par rapport à l’année précédente. On s’est toujours fixé de continuer à progresser. Et puis un jour je crois que l’on nous a vu. On a vu qui nous étions et ce que nous faisons, et cela nous a effectivement valu des récompenses que l’on apprécie énormément. La Légion d’Honneur c’est juste incroyable ! Pour moi cela est à la fois émouvant, prestigieux et extraordinaire. Je suis petite-fille d’un résistant qui a été déporté et qui a lui même été décoré de la Légion d’Honneur à titre posthume donc je l’ai vécu comme quelque chose d’extraordinairement symbolique, et en même temps je me suis dit que lui le méritait plus que moi.

Bruno Cammalleri : Pourquoi les choix de Laure Boulleau et Nedim Remili comme ambassadeurs ?

Christine Le Gal : Laure Boulleau a un esprit terriblement Paris Saint-Germain et elle est très attachée à la Fondation. Cela s’est fait, in fine, de façon très naturelle. Nedim Remili est aussi très sensible à nos sujets, et étant donné qu’on voudrait avoir un ambassadeur dans chacune de nos équipes on lui a proposé ! Laure et Nedim ont tous les deux cet esprit engagé qui est proche de nous et ils représentent leur sport et le haut niveau.