Le rôle central des collectivités territoriales dans le financement du sport décrypté dans l’étude 2022 de BPCE L’Observatoire

Après la publication de deux éditions consacrées en 2020 et 2021 aux acteurs de l’économie du sport, les associations et les entreprises privées, le cru 2022 de BPCE L’Observatoire est dédié à l’étude du financement du sport par les collectivités territoriales. Le groupe BPCE est par ailleurs partenaire premium de Paris 2024.

Au-delà du rôle pivot des collectivités territoriales dans l’écosystème du sport, en particulier en ce qui concerne la pratique sportive de proximité (surtout associative et scolaire mais aussi autonome), elles apparaissent comme le premier financeur public du sport en France. En effet, si l’ensemble du soutien public peut être évalué à 20 Md€, la contribution émanant des budgets locaux est de l’ordre de 60% et s’élève à environ 12,5 Md€ chaque année. A titre de référence, ce montant correspond à près du double du budget de l’Etat, y compris Education Nationale, ou de celui de Paris 2024.

Cet effort est avant tout porté par les communes. Avec 8 Md€, il s’agit de leur deuxième poste de dépense après l’enseignement. Elles interviennent aussi bien dans la construction et la gestion des équipements, que dans le soutien aux associations, l’organisation de manifestations sportives ou les relations avec le monde scolaire. Toutefois, leur implication est également indirecte puisque l’intercommunalité alloue 3,1 Md€ au sport, le plus souvent en complément de l’action des municipalités. En prenant en charge les équipements les plus onéreux comme les piscines ou en intervenant pour le compte des petites communes, elles permettent d’accéder à une qualité d’équipements et à des moyens qui rééquilibrent la dépense sportive par habitant entre les zones denses, souvent plus riches, et les zones peu peuplées. Enfin, l’action des départements et des régions, dont l’effort cumulé atteint 1,4 Md€, est davantage orientée vers les équipements sportifs scolaires du second degré, le subventionnement d’équipements de grande capacité et le soutien au sport de haut niveau.

Par ailleurs, la politique sportive des collectivités territoriales est menée à travers le monde associatif, surtout en zones rurales, qui incarne un modèle non lucratif d’accès à tous et partout.  Ainsi, le soutien « réel » du sport par les collectivités est supérieur aux 12,5 Md€ estimés, qui ne tiennent pas compte des exonérations totales ou partielles de loyer pratiquées par les collectivités au bénéfice des quelque 180 000 associations sportives qui utilisent des locaux gratuitement ou à des loyers avantageux.

Outre le rôle central des collectivités territoriales dans le financement du sport, l’étude du groupe BPCE se penche également sur l’importance de la politique sportive pour les élus locaux ou encore sur les défis de la politique locale face aux mutations du sport. Une typologie qui met en évidence 6 groupes de départements distincts permet de bien appréhender la diversité des réalités territoriales face au sport.

Quelques chiffres marquants de l’étude :

Le sport représente 6 % des dépenses des collectivités territoriales, mais plus de 10 % du budget des communes et intercommunalités et 15% de l’investissement des communes.

Les collectivités territoriales qui investissent environ 4,5 Md€ par an pour le sport, sont propriétaires de 83% des 318 000 équipements sportifs recensés en France, 73% pour les seules communes. Autre témoin de l’implication des collectivités dans le monde associatif, plus de la moitié des équipements gérés par des associations sportives sont détenus par des communes.

Un effort de construction et de rénovation considérable a été mené depuis 25 ans : en effet, 57% des équipements actuels ont été mis en service ou rénovés depuis 1995 et 47% des piscines, 32% des gymnases ou salles de sport ou 24% des terrains de sport existants ont été construits ou rénovés depuis 2005. Malgré cela, beaucoup reste à faire. Un tiers des équipements a été construit avant 1985 et n’a pas été réhabilité avec des travaux structurants dont 1 800 piscines, 12 000 gymnases et 5 000 salles polyvalentes.

L’intégralité de l’étude est à retrouver ici