Visa, réseau de paiement électronique mondial, a annoncé que la marque mettra fin à son partenariat avec la NFL en mars 2026. La marque annonce un virage vers des accords plus ciblés (équipes, joueurs, créateurs) et des activations orientées expérience fan. American Express deviendra alors le partenaire “official credit card” de la NFL via un deal de 7 ans estimé à plus de 900 millions de dollars. Décryptage d’un basculement stratégique qui confirme la montée du “direct-to-fan” dans le sponsoring sportif.
Pourquoi Visa change de jeu
Visa explique vouloir moins dépendre des actifs traditionnels (hospitalités, logos, écrans TV) pour investir dans des contenus originaux, des accords avec des créateurs, ou encore des événements live et activations locales à forte valeur pour les fans. La marque compte capitaliser sur un cycle planétaire : Coupe du Monde 2026, Coupe du Monde féminine 2027, JO LA28 — où elle détient des droits premium. L’objectif : déployer à grande échelle le modèle testé autour de Paris 2024 (concert d’ouverture, 147 athlètes “Team Visa” en créateurs, programme TPE/PME).
AmericanExpress, nouveau titulaire… et un signal prix
Selon le Sport Business Journal, American Express succédera à Visa en 2026 avec un accord d’une durée de 7 ans chiffré autour de 910 M$ (certaines sources évoquent “plus proche de 950 M$”). Pour la NFL, c’est la mise en concurrence d’une catégorie gelée depuis des décennies et une maximisation de la valeur. Pour AmEx, la ligue offre une plateforme premium pour nourrir acquisition et fidélisation (via des offres commerciales et des avantages dédiés et des expériences hospitality).
Ce changement confirme que la NFL parvient à maintenir une monétisation record dans une catégorie « cartes » désormais soumise à une forte concurrence, tout en diversifiant son écosystème grâce à l’arrivée d’un nouvel acteur bancaire puissant (source : ). Pour les clubs NFL, la fin du partenariat ligue-wide ouvre une opportunité d’accords directs avec Visa — déjà engagé auprès de huit équipes et ayant prolongé avec les 49ers — ce qui favorise des activations plus locales et des expériences de type retail-tainment (source : Reuters). Pour les marques, la tendance qui se dessine est celle d’un écosystème hybride : combiner des droits globaux de ligue ou d’événement à un ciblage local plus fin afin de maximiser la conversion et de gagner en agilité budgétaire.
Toutefois, plusieurs risques demeurent. La fragmentation, d’abord : multiplier les plateformes et les partenaires peut brouiller la lisibilité de l’offre pour les fans, à moins d’un guidage clair de leur expérience. Ensuite, l’inflation des droits — comme on le constate dans la catégorie NFL — pousse les annonceurs à exiger des indicateurs de performance (KPI) concrets et mesurables (Sports Business Journal). Enfin, l’exécution sera décisive : sans contenu pertinent ni avantages tangibles pour les supporters (paiement simplifié, accès privilégiés, offres exclusives), la promesse « fan-first » risque de rester théorique.
