L’UEFA franchit un cap stratégique dans la commercialisation de ses droits médias. Pour le cycle 2027–2031, la confédération européenne mise sur un appel d’offres paneuropéen inédit et un format “first pick” mondial pour la Ligue des Champions. Une approche ambitieuse qui illustre sa volonté de s’adapter à un marché en pleine mutation, dominé par les plateformes de streaming, dans la continuité des initiatives technologiques observées récemment dans le sport, à l’image du partenariat Alibaba Cloud x NBA China, l’UEFA cherche elle aussi à valoriser la donnée et la distribution internationale.
Un format intégré et pensé pour les géants du streaming
C’est une première : la France, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne sont désormais regroupés dans une même offre. Le titulaire du “first pick” bénéficiera d’un droit de diffusion exclusif et mondial pour une affiche par journée. L’objectif est clair : séduire les acteurs internationaux comme Amazon, Netflix ou Apple TV+, tout en simplifiant la commercialisation des droits à l’échelle du continent.
Selon Reuters, ce mécanisme permet aussi de réduire les disparités entre marchés nationaux et d’augmenter la valeur globale du produit grâce à un effet d’échelle.
Le processus se poursuivra jusqu’au 18 novembre 2025, laissant aux diffuseurs le temps de créer des consortiums ou de structurer des offres transnationales adaptées.
Un match d’ouverture à forte valeur marketing
L’UEFA innove également dans la mise en scène sportive : le champion en titre disputera désormais le match d’ouverture chaque saison. Ce rendez-vous deviendra un véritable point d’entrée symbolique, conçu pour maximiser la visibilité du tournoi.
D’après AP News, cette rencontre inaugurale représente une opportunité unique pour les sponsors et les diffuseurs : un moment fort qui crée un lien immédiat avec les fans et génère un pic d’audience dès le coup d’envoi.
Vers un équilibre entre global et local
Cette stratégie répond à la pression croissante autour des droits sportifs et à la nécessité d’innover face aux nouveaux modèles économiques. Le format multi-marchés pourrait faire grimper les enchères, mais impose à l’UEFA d’assurer une cohérence entre les marchés tout en respectant leurs spécificités. Le format multi-marchés pourrait faire grimper les enchères, mais impose à l’UEFA d’assurer une cohérence entre les marchés tout en respectant leurs spécificités, à l’image des expérimentations menées par Molotov autour des droits non-exclusifs de la Ligue 1.
Les diffuseurs historiques devront s’adapter à cette nouvelle logique, qui privilégie les offres globales “clé en main” aux licences nationales fragmentées. En parallèle, les plateformes de streaming y voient une opportunité d’élargir leur empreinte mondiale avec un produit premium.
Si l’expérience s’avère concluante, elle pourrait inspirer d’autres fédérations sportives à repenser leurs stratégies commerciales. Ce modèle, à la croisée du global et du local, pourrait ainsi redéfinir la valeur perçue des droits sportifs en Europe.
