7 questions à Pierre Gasly

Pierre Gasly cartonne en GP2 et a un objectif : la F1 en 2017. Membre du prestigieux Red Bull Junior Team, Pierre Gasly est leader du GP2 avant les épreuves de Kuala Lumpur et Abu Dhabi où il jouera le titre contre ses deux concurrents italiens Antonio Giovinazzi et Raffaele Marciello. 3e de F4 en 2011, 2ème puis champion de Formule Renault 2.0 en 2013 et vice-champion de Formule Renault 3.5 en 2014, le natif de Rouen espère cette année remporter le Championnat GP2. Pour suivre les traces de Rosberg, Hamilton, Hulkenberg, Grosjean ou Vandoorne… En attendant la F1 et Toro Rosso, Pierre Gasly répond aux « 7 questions à » de Sportsmarketing.fr

Pierre Gasly vainqueur de la course 1 à Spa
Pierre Gasly vainqueur de la course 1 à Spa

Bruno Cammalleri : Pouvez-vous nous décrire la relation que vous avez avec vos sponsors ?

Pierre Gasly : En fait je dirai que ma relation avec les sponsors est très spécialisée en fonction de chacun d’entre eux. D’ailleurs, il se trouve que certains me suivent depuis mes premiers tours de roue en karting. Il y a ceux qui effectivement m’ont suivi depuis le début, puis d’autres qui rentrent dans la boucle au fil de l’eau, et on adapte la relation en fonction. Je suis dans une relation très directe avec eux, car il ne faut jamais oublier que sans eux, sans leur présence, sans leur soutien, je n’en serai pas là. En tous les cas, ils sont tous très passionnés et cela me paraît normal d’être proches d’eux.

Bruno Cammalleri : Comment pouvez-vous caractériser votre relation avec Red Bull ?

Pierre Gasly : Je suis membre du Red Bull Junior Team, et Red Bull pour moi c’est avant tout et surtout un programme de jeunes pilotes. Leur objectif est de tirer le maximum de moi et pour atteindre ce but ils donnent le meilleur environnement possible. Et cela sur tous les aspects : simulateur, coach mental, préparation physique, usine en Angleterre à Milton Keynes… Red Bull c’est vraiment énorme, il y a plus de 700 personnes en Angleterre pour l’écurie de F1 à proprement parler, un chiffre auquel on doit ajouter toutes les équipes de la marque Red Bull en Autriche. On est en contact avec toutes ces personnes et bien sur avec les directeurs comme Helmut Marko, Dietrich Mateschitz et Christian Horner.

Bruno Cammalleri : Comment utilisez-vous les réseaux sociaux dans votre communication ? Les gérez-vous seul ?

Pierre Gasly : Oui, je les gère moi-même ! Je gère ma page Facebook, le Twitter et Instagram. Je suis aussi présent sur LinkedIn même si je suis un peu moins présent sur ce réseau. Je les gère moi-même, ce qui n’était pas forcément le cas dans le passé. J’essaie de prendre du temps car la communication et l’image c’est quelque chose de très important. C’est aussi important pour les sponsors. Je fais du partage d’informations pendant les week-end de course, du partage d’infos sur ma vie courante car ça fait toujours plaisir aux gens surtout que j’ai bien conscience que l’on a une vie assez particulière, donc si on peut faire partager via les réseaux c’est tout à fait positif.

Bruno Cammalleri : Comment vous-préparez vous pour atteindre l’objectif Formule 1 ?

Pierre Gasly : La partie sur laquelle je peux avoir un impact ce sont les résultats sur la piste, en GP2. Très clairement l’objectif est de gagner le championnat GP2, c’est comme cela que je peux changer la donne et c’est forcément ça qui peut m’aider pour l’année prochaine. Après je me prépare bien sur avec tout le dispositif Red Bull et tout ce qu’ils vont pouvoir mettre en place, à savoir le fait que je sois 3ème pilote de l’équipe F1, le simulateur, la préparation physique et mentale, mon implication globale. Tout ce que je montre à l’équipe est très important. Tout ce que je montre et tout ce que je peux faire pour montrer que je suis réellement prêt pour aller en Formule 1. Après je sais que la décision n’est pas à 100 % dans les mains du pilote car au final c’est bel et bien l’écurie qui décide. Mais il faut montrer qu’on est prêt !

Bruno Cammalleri : Comment analysez-vous la place, le poids et le rôle de la France sur la scène du sport automobile international ?

Pierre Gasly : C’est particulièrement important pour moi de représenter mon pays sur les circuits. Je suis très fier de pouvoir représenter la France au plus niveau et il ne faut pas oublier que l’on représente les valeurs de notre pays. C’est sur que ça serait vraiment extraordinaire d’avoir un Grand Prix de France de F1. J’ai vu à Spa quand j’ai couru en GP2 l’engouement qu’il y avait pour Max Verstappen avec des sensations incroyables. J’ai pu le faire dans des catégories inférieures mais ce serait top de pouvoir rouler dans son pays, en Formule 1, surtout avec notre riche et prestigieux passé en France, il est clair que cela rajouterait quelque chose de plus pour les pilotes. Je suis sur que s’il y a un Grand Prix de France il y aurait du monde et ça pourrait faire du bien ! Après on sait que cela n’est pas simple et cela devient de plus en plus difficile d’avoir un Grand Prix avec la concurrence qu’il y a aujourd’hui.

Bruno Cammalleri : Que pensez-vous de la médiatisation du GP2 et des différentes formules de promotion qui existent ?

Pierre Gasly : Si ça pouvait être davantage médiatisé, cela serait mieux. Il y a beaucoup de bagarre sur la piste et ça donne de très belles courses, surtout en GP2 qui est tout de même l’antichambre de la Formule 1. Il y a d’autres pays où l’on en parle plus, notamment en Angleterre. Cela dépend des pays, des cultures, de la facilité à pouvoir le regarder. Seuls les vrais fans pourront arriver à suivre le GP2 à chaque course, en direct à la télévision ou alors en streaming ou live-timing. Mais globalement ça serait important d’avoir plus de visibilité.

Bruno Cammalleri : Quel est votre modèle ou vos modèles en sport automobile ? Et dans les autres sports ?

Pierre Gasly : J’étais très proche de Jules Bianchi. Déjà tout petit, quand j’ai intégré les programmes fédéraux il a toujours été là. Je me souviens d’un week-end où nous étions allés chez lui avec Charles Leclerc. En fait j’avais sa mentalité, le fait de ne jamais rien lâcher, jamais rien ! C’est vraiment l’état d’esprit que j’ai, de tout le temps vouloir gagner, en compétition automobile comme dans la vie de tous les jours ! Jules a toujours été un exemple et un modèle de réussite à suivre. Et puis dans les autres sports, je me souviens d’une rencontre avec Vincent Luis via Red Bull. Une rencontre qui m’a marqué et qui m’a donné beaucoup de motivation. On avait beaucoup discuté de la préparation, du mental…  J’avais trouvé ça incroyable tout l’investissement qu’il faut fournir tous les jours pour optimiser sa performance, avec 2h30 dans le bassin, 3h de vélo, 3h de course. En plus il performe très bien et ça montre que le travail finit par payer !