Le retour de l’Urban Sport Summit ou comment les Sports Urbains voient grand

Urban Sport Summit - FISE - Montpellier

Le week-end dernier, en parallèle du 25e Festival International des Sports Extrêmes, s’est tenu l’Urban Sport Summit (qui est revenu dans sa version physique/présentielle après une « pause » liée à la situation sanitaire qui a transformé l’USS en webinaire en ligne). Organisé par Hurricane Group, sous la direction d’Hervé André-Benoit qui a fait de la promotion et l’essor des Action Sport ou Sport Urbains, son sacerdoce.

A l’initiative de ce projet, Olivier Pascal, de chez Hurricane Group, spécialiste de l’événementiel des sports de glisse. Il voulait que les grands acteurs qui jouent ou peuvent jouer un rôle dans les sports urbains, puissent se rencontrer. Pour l’essor de ceux-ci, il était nécessaire qu’une symbiose s’opère de la diversité des différentes compétences, connaissances, forces, pour contribuer à la visibilité et la notoriété de sports encore méconnus ou bien à l’image écornée.

Ainsi, au cours de cet événement, des associations comme Pratikable, qui militent pour l’inclusion des personnes à mobilité réduite par la pratique des sports extrêmes, rencontrent des marques qui cherchent à s’inscrire dans une optique de diversité plus large que le champ homme/femme ou bien des fabricants d’infrastructures récréatives.

Des associations dont le projet est de développer des les sports urbains dans des pays où rien n’existe pour, comme le Ghana (https://surfghana.org/) ou Madagascar, ont l’opportunité elles aussi de rencontrer des marques ou des dignitaires qui ignoraient jusqu’à l’existence de tels projets.

Soyons lucides, la récente programmation de sports tels que le BMX, le skateboard, l’escalade, le Basket 3×3 et l’arrivée du Break aux prochains Jeux Olympiques, a ouvert une brèche dans l’institution à l’image rigide qu’est le CIO.

Ainsi, sur lors des Jeux Olympiques de Tokyo, le CIO a clairement réussi son pari de rajeunir l’audience des Jeux, sans se renouveler, et même mieux : elle y a gagné des parts d’audience en forte croissance.

Mais ces sports ont un vocabulaire, des codes, un état d’esprit, des règles différentes qui transcendent celles des fédérations, des médias et rares sont les marques qui les ont intégrés encore : sur un « park », un athlète qui rentrera une figure en BMX ou en skate ou en trottinette, suscitera autant d’admiration de tous les autres, disciplines confondues.

Sur le « coping », les autres le « checkeront » pour le féliciter et peu importe le drapeau, la nationalité, l’âge, le sexe, la couleur, la religion, le sponsor : il aura créé une émulation sur le park, qui stimulera les autres pour « rentrer » (ou passer) le même « tricks ». La performance passe avant un chauvinisme exacerbé qui peut paraître étrange sur des chaînes nationales au cours  des compétitions internationales où l’on se doit de faire briller les couleurs du drapeau.

L’USS permet d’échanger sur ce genre de quiproquo entre des communautés qui parfois ne se comprennent pas mais veulent apprendre à se connaître.

La définition d’une symbiose est « une association réciproquement profitable » : le CIO et les marques misent sur des sports qui promettent de rajeunir leur audience et augmenter leur part de marché (NDLR : les sports urbains sont le 3e secteur sportif de croissance après le foot et le basket). De plus, la diversité de l’offre permet d’avoir une palette de sports qui attirera forcément une cible potentielle.

De leur côté, les sports urbains auront une visibilité inégalée et un coup de projecteur comme ils ne l’auront jamais eu. Qui aujourd’hui, a déjà vu des images de Break Dance, ou Breaking, en compétition ? A part Red Bull avec sa compétition le BC One, qui est devenue la référence mondiale, qui a misé sur ce sport ? En effet, la plupart des images que vous avez vues de ce sport proviennent de cette compétition.

Et c’est ce qu’ont compris le CIO et les marques : ces sports ont un potentiel visuel d’attraction incroyable. C’est pour cela qu’on les voit surtout circuler via les réseaux sociaux…mais attention : ils font des millions de vues pour une performance de quelques secondes, pas d’un match de 80 ou 90 min.

Les sports urbains, alternatifs ou extrêmes, peu importe comment on les appelle, n’empruntent pas les chemins conventionnels : ils en est de même pour les médias. Ils ont fait leur route sans les médias mainstream et leurs grandes figures sont pourtant des super stars : en effet les 2 000 principaux athlètes génèrent à eux seuls plus de 30 millions de fans !

Leurs exploits sont vus, revus, commentés et partagés ; via un réseau social, puis un autre et puis un autre.

C’est donc une vision d’avenir et un pari pleinement réussi que ce premier Urban Sport Summit qui a permis de réunir de vrais acteurs tels que Pierre-André Sénizergues, le CEO de la marque de skateshoes Etnies ; Mme Laurence Fischer, l’Ambassadrice pour le Sport au Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, M. Pierre Fratter-Bardy en charge de la stratégie et du développement des Jeux Olympiques au CIO ou encore Logan Martin, le champion olympique australien de BMX freestyle des JO de Tokyo. Mais aussi des collectivités locales et territoriales, par qui tout commence et se passe, qui souhaitent initier une vraie action concrète pour ces sports et sans qui rien ne serait possible.

Sans ce genre d’évènement, de rencontre, où la communication s’engage et les rencontres ont lieu, l’avancée des sports “underground”, ne pourrait se faire et c’est donc un trick rentré en un coup par Hurricane, son CEO Hervé André-Benoit, Olivier Pascal, directeur du développement international et Régis Clerc, Project manager de l’Urban Sport Summit, pour cette nouvelle édition.