Les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Los Angeles 2028 ont annoncé avoir déjà sécurisé plus de 2 milliards de dollars de revenus issus du sponsoring. Un seuil historique, atteint bien avant l’ouverture des Jeux, qui confirme une transformation profonde du modèle économique olympique — et marque une différence nette avec l’approche adoptée par Paris 2024.
LA 2028 : un modèle économique assumé, centré sur le sponsoring privé
Los Angeles 2028 s’inscrit dans une logique résolument orientée vers le financement privé. Les partenariats commerciaux constituent le pilier central du budget, avec une place accrue accordée aux sponsors, à l’hospitalité premium et aux licences de marque.
Cette stratégie vise à limiter le recours aux financements publics et à sécuriser très en amont l’équilibre budgétaire de l’événement. Atteindre le seuil des 2 milliards de dollars avant même le début des Jeux illustre la capacité du comité d’organisation à valoriser le produit olympique dans un environnement très concurrentiel.
Paris 2024 : un modèle plus encadré, mais fortement soutenu par les marques
À titre de comparaison, Paris 2024 affichait un modèle plus équilibré entre financement public et privé. Le programme de partenariats du comité d’organisation a néanmoins joué un rôle majeur dans l’équation économique des Jeux.
Selon les chiffres publiés, les partenariats nationaux et internationaux ont généré environ 1,238 milliard d’euros de recettes, soit près de 40 % du budget total du comité d’organisation, estimé à 4,48 milliards d’euros.
Au total, 84 entreprises partenaires (mondiales, nationales et supporteurs officiels) ont contribué au financement de Paris 2024.
Cette solidité financière a permis aux Jeux de Paris de se conclure avec un léger excédent budgétaire, démontrant l’efficacité d’un modèle reposant sur une forte mobilisation des marques, mais dans un cadre extrêmement régulé.
Deux philosophies distinctes sur la place des marques
La différence majeure entre Paris 2024 et LA 2028 réside dans la visibilité accordée aux sponsors. À Paris, le comité d’organisation a volontairement limité le naming et la présence commerciale dans les espaces iconiques afin de préserver l’esthétique urbaine et l’acceptabilité sociale de l’événement.
Los Angeles 2028 adopte une approche plus ouverte, en autorisant notamment le naming de certains sites de compétition. Cette évolution offre aux marques des points de contact beaucoup plus intégrés, visibles et narratifs, bien au-delà d’une exposition institutionnelle classique.
Le naming des sites : un tournant pour le modèle olympique
L’ouverture au naming représente un changement structurel dans l’histoire récente des Jeux. Pour les sponsors, il devient possible d’associer leur nom à des lieux de compétition, de concevoir des expériences hospitalité dédiées et de déployer des activations à forte valeur ajoutée.
Pour le CIO et les comités futurs, ce levier constitue une réponse pragmatique à la hausse continue des coûts d’organisation et à la nécessité de sécuriser des revenus durables.
LA 2028, un laboratoire pour le sponsoring olympique de demain
La comparaison entre Paris 2024 et LA 2028 met en lumière deux visions complémentaires. Paris a incarné une approche sobre, patrimoniale et institutionnelle, tandis que Los Angeles assume une logique plus brand-integrated, alignée avec la culture américaine du sport-entertainment.
Ces deux modèles poursuivent un objectif commun : assurer la viabilité économique des Jeux Olympiques dans un contexte de vigilance citoyenne accrue et d’exigences financières toujours plus fortes.
Ce que les marques peuvent retenir
Le cas LA 2028 confirme que le sponsoring olympique entre dans une nouvelle ère. Les marques attendent désormais des dispositifs plus intégrés, mesurables et expérientiels. En cela, Los Angeles pourrait servir de référence pour les prochaines éditions, là où Paris 2024 restera un exemple de maîtrise et d’acceptabilité du modèle.
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