Un tour du monde à l’envers pour Guirec Soudée avec MACSF fin 2025 !

Et pourquoi pas un tour du monde à l’envers ?

C’est le tour du monde le plus audacieux de l’histoire maritime, jamais bouclé en solitaire sur multicoque : Guirec Soudée va tenter le tour du monde à l’envers sur le maxi trimaran Ultim MACSF. Départ en fin d’année 2025.

Le tour du monde à l’envers : c’est quoi ? C’est un parcours Vendée Globe à l’envers, contre les vents et courants dominants. Au départ de Brest, Guirec franchira le Cap Horn en premier, avant d’enrouler l’Antarctique, passer le Cap Leeuwin, le Cap de Bonne Espérance puis remonter vers Brest. Près de 40 000 milles nautiques l’attendent, de Brest à Brest, pour contourner les dépressions qui lui feront face.

« Je me sens prêt pour battre ce record du tour du monde à l’envers en Ultim, déclare Guirec Soudée. C’est un projet hyper ambitieux que j’ai dans un coin de ma tête depuis longtemps. Tout ce que j’ai accompli depuis mon premier tour du monde m’y a préparé. Et je suis fier d’annoncer la concrétisation de ce projet aux côtés de la MACSF. C’est un challenge pour moi d’embarquer ce grand acteur du monde de la santé et de la course au large dans cette aventure. J’ai vraiment hâte de prendre le départ en novembre prochain ! ».

Le record du tour du monde à l’envers est détenu, en monocoque, par Jean Luc Van Den Heede depuis 21 ans, en 122 jours et 14 heures. En multicoque, seulement deux tentatives ont été menées, celle d’Yves Le Blevec en 2017 sur Actual Ultim’ et celle, en duo, de Romain Pilliard et Alex Pella en 2021 sur Use it Again. Elles ont toutes les deux échoué en Amérique du Sud.

C’est sur le maxi trimaran Ultim MACSF que Guirec Soudée embarquera. Il s’agit de l’ancien Géronimo d’Olivier de Kersauson, détenteur du Trophée Jules Verne 2004, entièrement reconstruit en 2014, alors l’Ultim le plus fiable et performant de son époque. Doté de foils simples, moins exposés à la casse que les foils de dernière génération, c’est le candidat idéal pour s’attaquer à ce record.

Pour en savoir plus sur ce partenariat entre Guirec Soudée et MACSF, Sportsmarketing a rencontré mardi 24 juin Stéphane Dessirier, directeur général du groupe MACSF.

Bruno Cammalleri : Comment la rencontre entre MACSF et Guirec Soudée a-t-elle eu lieu ?

Stéphane Dessirier : On avait notre projet Vendée Globe / IMOCA depuis plusieurs années, et il se trouve qu’Isabelle Joschke voulait arrêter la course au large. Alain Gautier, qui était propriétaire du bateau MACSF, a quant à lui décidé de le vendre. De ce fait, nous étions en recherche de skipper et de bateau. Nous avons croisé Guirec Soudée lors d’une Transat qui arrivait à Newport. Le bateau avec lequel Guirec faisait sa course se trouvait à côté du notre. Nous nous sommes rencontrés à cette occasion. Nous nous sommes ensuite revus lors du départ du Vendée Globe. Guirec nous a expliqué que refaire le Vendée Globe ne l’intéressait pas plus que ça. Il nous a en revanche parlé de son projet de Tour du monde à l’envers en nous disant que nous pourrions en rediscuter à son retour du Vendée Globe. Cela s’est fait comme ça, un peu par hasard. Nous n’avions pas d’événement voile sur 2025. Ce tour du monde à l’envers tombait donc très bien.

Bruno Cammalleri : Quels sont les enjeux pour la marque MACSF ?

Stéphane Dessirier : Pour MACSF il s’agit d’une très belle opportunité de communication. Tout d’abord, il faut souligner le fait que très peu de marins se sont risqués à ce record. Puis, dans ce genre d’épreuve il n’y a qu’un seul bateau en course. Il va courir seul contre un record, il va donc occuper toute la place. C’est une course qui va prendre du temps, sur trois mois dans le meilleur des cas : dans une période où l’actualité sportive sera plutôt calme entre novembre et janvier, c’est une belle occasion de faire parler de notre marque. Guirec est quelqu’un de très singulier, qui ne se présente pas comme marin mais comme aventurier ! Il est très sympathique, avec un culot incroyable et il est très suivi par les jeunes et très actif sur les réseaux sociaux. Nous sommes très contents de le suivre !

Guirec partira après l’arrivée de la Transat Café L’Or afin de ne pas avoir de télescopage médiatique entre les courses, donc à priori mi-novembre, en sachant qu’il faut aussi bénéficier d’une fenêtre météo satisfaisante. Pour sa tentative de record c’est lui qui choisit sa date de départ. Pour nous il sera assez facile de trouver des angles de communication à travers ce projet car Guirec fourmille d’idées, il veut même écrire un livre. La communication de Guirec est excellente avec comme je le disais beaucoup de projets. On se mettra dans ses pas et avec lui, plutôt que de chercher à communiquer de notre côté.

Bruno Cammalleri : Quel est l’historique de MACSF dans le sport ?

Stéphane Dessirier : MACSF est sponsor dans la voile depuis une cinquantaine d’années. Nous avions commencé à sponsoriser la voile avec Olivier Moussy sur la Solitaire du Figaro. Ensuite, nous avons eu différents projets comme Windincap, un projet mobilisateur autour du handicap pour faire de la voile en Europe, mais aussi d’autres épreuves de voile comme la Juris Cup, avant de contracter avec Bertrand de Broc sur un IMOCA et Isabelle Joschke en 2018. Nous continuons avec un nouveau bateau qui a fait deuxième au Vendée Globe 2024 et Corentin Horeau qui sera notre nouveau skipper dès 2026.

Bruno Cammalleri : Pourquoi un engagement de si long terme dans la voile ?

Stéphane Dessirier : Tout d’abord, la voile permet d’afficher le nom MACSF sur un bateau et tout le monde peut le lire et le reconnaître. Avec le cyclisme où l’on nomme l’équipe souvent avec la marque, la voile est l’un des seuls sports qui associe véritablement le sponsor. Il s’agit d’un aspect important pour nous. La voile est un sport très pratiqué par les professionnels de santé, or en tant qu’assureur affinitaire nous assurons essentiellement les professionnels de santé. C’est un sport qui leur parle. Par ailleurs, la voile véhicule des valeurs qui demeurent importantes pour nous : des valeurs humaines, des valeurs de collectif et de recherche de la performance. Il y a également des valeurs écologiques puisque la voile est perçue comme un sport propre à tous points de vue. C’est important pour un investisseur institutionnel tel que MACSF de rappeler ce souci que nous avons de l’environnement. En tant qu’investisseurs, nous avons une politique assez drastique concernant les énergies fossiles dans notre périmètre d’investissement. Nous avons bien sur beaucoup d’investissements fléchés vers la santé. Notre raison d’être est d’améliorer la santé des Français.

Crédits photos : Likka