Frédéric Michalak, président de Sport Unlimitech : « Le sport est aujourd’hui une économie forte sur laquelle on doit capitaliser »

Les changements technologiques combinés aux aspirations sociales nouvelles accompagnent l’évolution du sport. A l’approche des grandes échéances sportives comme les Jeux Olympiques de Paris 2024, Frédéric Michalak, ancien international français de rugby à XV et son équipe lancent le premier festival à destination des professionnels et du grand public dédié au sport et à l’innovation, nommé Sport Unlimitech. Sa première édition se tiendra à Lyon au Matmut Stadium de Gerland, les 19, 20 et 21 septembre 2019. C’est sur la terrasse Vivendi, partenaire de l’événement, que nous avons rencontré Frédéric Michalak (cf photo titre, avec deux autres champions Yannick Nyanga et Malia Metella) lors de la conférence de presse de présentation de Sport Unlimitech.

Conférence de presse de Sport Unlimitech
Conférence de presse de Sport Unlimitech

Bruno Cammalleri : Quels seront les thèmes mis en valeur durant Sport Unlimitech ?

Frédéric Michalak : Il y aura en tout cinq angles : sport santé, avec des sous thématiques comme la nutrition, les nouvelles thérapies ou la récupération ; sport équipement (nouvelles pratiques connectées, entraînement 3.0, matériel augmenté)  ; sport infrastructure & expérience (stades connectés, livestreaming, engagement des fans, datas et sécurité) ; sport impact (handisport et handitech, gouvernance, RSE…) ; sport digital, avec notamment tous les services apportés aux fans. Ce sont des thèmes assez larges dans lesquels chacun peut ajouter une brique en fonction de ce qu’il veut expliquer, partager, démontrer. L’e-sport aura toute sa place avec du rugby, du basket, du foot, du speedgate (qui est un sport inventé par l’intelligence artificielle), du hado… le tout accompagné d’un grand nombre d’animations. Ce volet e-sport est nouveau et l’e-sportif est aujourd’hui considéré comme un sportif de haut niveau : c’est le cas au niveau de sa préparation mentale ou au niveau du suivi de sa nutrition. L’e-sport est en train de s’organiser de différentes manières, on voit les dotations qui explosent, et sur les dix prochaines années l’e-sport pourrait être devant sur les parties comme l’entertainment ou les droits TV. Cela nous questionne, notamment en matière de programmation : on peut bien sur avoir des intervenants du monde de l’e-sport, mais aussi des personnes passionnées de sport et ayant des enfants jouant aux jeux vidéos de façon différente que nous à l’époque. On peut aussi être des parents dépassés par l’ampleur du phénomène. Il est donc important d’amener de la pédagogie autour de l’e-sport et c’est ce que nous ferons durant Sport Unlimitech.

Bruno Cammalleri : Quels sont vos objectifs pour cet événement ?

Frédéric Michalak : On veut tout d’abord bâtir un beau premier événement et ensuite le rendre viable. Au-delà de cet objectif, nous voulons surtout créer un rendez-vous pour toute la filière sport. Par ailleurs, les acteurs du monde de la recherche seront au coeur du projet avec le CNRS, l’INSERM, l’INSEP, le CEA, l’INRA… Ils seront présents avec leurs ingénieurs, leurs laboratoires et leurs innovations. Il y aura aussi des écoles : les étudiants de l’EM Lyon vont venir travailler sur l’événement autour de problématiques liées à la Coupe du Monde de Rugby 2023. Ce sont différents mondes qui peuvent se connaître mais qui ne se rencontrent pas forcément. La recherche publique va pouvoir se mettre en lien avec la recherche privée, les fédérations, les ligues, les écoles etc… On veut créer du lien, nous sommes des passeurs. On leur donne la possibilité d’exposer, de parler, de débattre mais aussi contractualiser des deals et réfléchir à comment l’économie du sport peut apporter sa touche par rapport à l’économie classique. On voit de plus en plus de fonds d’investissements investir dans le sport et ce n’est pas pour rien. Le sport est aujourd’hui une économie forte sur laquelle on doit capitaliser. Avec les gros événements qui arrivent en France, en particulier la double perspective Coupe du Monde 2023 et JO 2024, c’est le moment de créer ce rendez-vous là !

Bruno Cammalleri : Quels sont les principales marques partenaires de Sport Unlimitech ?

Frédéric Michalak : Parions Sport (FDJ) a été le premier a nous rejoindre en tant que partenaire. Ils étaient très intéressés par le volet e-sport. Un opérateur comme Orange est quant à lui concerné par certaines questions comme le stade connecté par exemple. Simon Gillham, membre du directoire de Vivendi, président de Vivendi Village et passionné de rugby, nous a également aidé. Plusieurs filiales du groupe Vivendi comme Canal+ sont des références dans le domaine du sport et de l’entertainment. Il y a forcément un intérêt pour eux de venir sur l’événement, que ce soit pour partager, se renseigner ou encore faire des démonstrations. Oui SNCF fait également partie de nos partenaires et nous en sommes très fiers. Le groupe GL Events, qui est l’un de nos partenaires et l’un de nos collaborateurs puisqu’on co-organise avec eux, est à fond derrière ce projet avec Olivier Ginon, vice-président de la filière sport de GL Events qui est un véritable bâtisseur sur le territoire lyonnais. Le LOU Rugby joue aujourd’hui au Matmut Stadium de Gerland avec toute cette partie foncière dans laquelle se trouvent des bureaux, des restaurants et bientôt un hôtel. On ne fait pas que du rugby à Gerland. Le but d’un stade aujourd’hui, c’est qu’il puisse vivre toute l’année.

Bruno Cammalleri : Comment concevez-vous votre rôle de président de Sport Unlimitech ?

Frédéric Michalak : On est parti de zéro et on a pris notre bâton de pèlerin ! Il a fallu monter le projet, en parler, pousser des portes et parfois laisser le pied dedans pour que celle-ci ne se referme pas. Il s’agit là d’un premier événement et cela peut être difficile pour tout le monde de se lancer.

J’ai la chance d’avoir un collectif extraordinaire et toutes les personnes qui sont autour de la table ont envie de réussir !

On a une belle équipe, on a construit un business plan, on est allé chercher des collaborateurs comme GL Events, on a fait murir l’idée puis on l’a développé. Nous sommes là aujourd’hui après sept mois de dur labeur. Mon rôle est d’accompagner, d’encourager etc… J’ai pratiqué un sport collectif, il y a donc certaines valeurs que j’essaie de partager. J’ai la chance d’avoir un collectif extraordinaire et toutes les personnes qui sont autour de la table ont envie de réussir !