Tennis : Tecnifibre rassemble Iga Świątek et Daniil Medvedev avant de débuter Roland Garros

Juste avant le début de Roland Garros, la marque française Tecnifibre a rassemblé lors d’un événement auquel Sportsmarketing s’est rendu au Tennis Club de Boulogne-Billancourt Iga Świątek et Daniil Medvedev. Cet événement était le premier où Tecnifibre fait le choix d’associer ses deux joueurs stars. D’autres joueurs de la marque étaient présents comme par exemple Térence Atmane et Corentin Moutet. Sportsmarketing a échangé avec Daniil Medvedev, vainqueur de l’US Open 2021, actuel 11ème au classement ATP et Matthieu Bauduin, directeur marketing monde chez Tecnifibre.

Iga Świątek
Iga Świątek
Daniil Medvedev
Daniil Medvedev

Comment vis-tu ta sortie actuelle du top 10 ?

Daniil Medvedev : cela dépend, il y a plusieurs aspects dans cette question. Je suis actuellement 11ème, or quand tu es 9ème ou 11ème c’est un peu pareil pour le tableau car tu n’es pas dans les huit premiers. Tu peux rencontrer un Alcaraz ou Sinner avant le ¼ de finale, ce qui n’est jamais bon comme tableau. Le classement a certes son importance, mais en même temps je ne le regarde pas de près car j’aurais pu être à Hambourg avant Roland Garros pour tenter de prendre des points. Au final, je préfère bien préparer Roland Garros. Si j’ai perdu quelques places au classement ATP, c’est car je n’ai pas assez bien joué ces derniers temps. C’est la réalité. J’essaie de changer cela, je joue de mieux en mieux. Dès que tu retrouves ton niveau, tu peux faire une finale de Masters 1000 et tu reviens dans le top 10. C’est assez facile et très difficile en même temps.

Les joueurs nés dans les années 1980 ont gagné 80 tournois du Grand Chelem, ceux nés dans les années 1990 en ont gagné 2 et ceux nés dans les années 2000 en ont déjà remporté 7. Te sens-tu parfois coincé entre une génération qui a tout pris avant, et la génération d’après déjà très forte ?

Daniil Medvedev : C’est le sport et cela a existé dans tous les sports. Dans ma génération il y a aussi des joueurs très forts. Lorsque je jouais dans le Next Gen, on considérait que 6 parmi nous pouvait entrer dans le top 10. La suite, c’est le sport. La réalité est que Roger, Rafa, Novak et Andy étaient des monstres. Nous, on est des joueurs forts, mais pas aussi bons qu’eux, et pour l’instant pas aussi bons que Sinner et Alcaraz. C’est la vie, c’est le sport et ce n’est pas grave. Mais quelqu’un de notre génération va surement prendre 1, 2 ou 3 Grands Chelems. Davantage ne sera pas simple.

Tu évolues depuis plusieurs années avec Tecnifibre et Lacoste mais tu es aussi ambassadeur d’autres marques. Comment les choisis-tu et en refuses-tu beaucoup ?

Daniil Medvedev : Quand j’ai commencé à travailler avec mon agent, c’est-à-dire depuis 6 ans, il m’a demandé de lui faire la liste des choses que j’aime. Son job est de contacter ces entreprises, par rapport à ce que j’aime. Mais par exemple, si une entreprise propose 1 million de dollars et 2 heures de shooting par jour, tu ne peux pas car là tu ne joues plus au tennis ! Donc tu choisis. La seule chose que j’essaie de faire avec toutes mes marques partenaires, c’est d’avoir cette relation personnelle pour que ce soit plus intéressant pour moi, pour la marque en elle-même, et pour les équipes de la marque.

Y-a-t-il des secteurs d’activités avec lesquels tu t’interdis de collaborer ?

Daniil Medvedev : Tout d’abord il y a des secteurs où l’ATP interdit de collaborer. De mon côté, non pas forcément, car je suis assez curieux dans ma vie et je suis capable de m’intéresser à plein de choses.

Est-ce que cela coûte cher de s’associer à Daniil Medvedev ?

Daniil Medvedev : Ce n’est pas gratuit mais je suis sûr que c’est plus cher avec Alcaraz ou Sinner ! Après c’est le business, il y a différents deals. A partir du moment où le partenariat te prends du temps, c’est à toi de décider combien coûte ton temps. J’ai aussi 2 filles et une vie de famille et j’ai envie d’être avec eux. Je peux dire : 1 heure ou 2 heures de mon temps ce jour-là représente tel coût.

Quelle est la particularité de la marque Tecnifibre qui vous plaît, et quelle est la relation que vous entretenez avec la marque ?

Daniil Medvedev : Notre relation est magnifique. Elle avait très bien commencé, car je suis passé cette année-là de 329ème à top 100. Ensuite, le lien s’est développé avec la marque. Je pense que je dois connaître 90% des personnes qui travaillent pour Tecnifibre et on se recroise sur ce type d’événements ou sur certains tournois. On se connait bien, c’est une relation personnelle. Il ne faut jamais dire jamais… mais normalement je terminerai ma carrière avec Tecnifibre.

Matthieu Bauduin
Matthieu Bauduin

Existe-t-il un esprit Tecnifibre ?

Matthieu Bauduin : il y a bien sur nos joueuses et joueurs, il y a des personnes de notre société, des employés de la marque, qui font vivre la marque au quotidien. Nous avons des clients et magasins partenaires, nous avons aussi des coachs qui font vivre notre marque dans nos clubs, et c’est une grande fierté et un plaisir d’être en capacité de rassembler et célébrer toutes ces communautés qui font notre marque. Au final, une marque, et en particulier une marque de sport est la somme des personnes qui la font. Et les personnes qui font notre marque sont présentes aujourd’hui donc c’est un vrai plaisir.

Ca représente quoi Roland Garros pour Tecnifibre ?

Matthieu Bauduin : La priorité reste d’avoir des joueurs qui performent. Il est clair que nous avons été très bien servis sur les dernières années avec Iga Świątek qui a remporté le tournoi trois fois de suite. Il y a aussi les expériences que l’on fait vivre en marge du tournoi comme celle d’aujourd’hui. Nous, en tant que marque, nous essayons au maximum d’activer les partenariats que nous avons : que ce soit à Rotterdam, à Miami, à Washington ou encore à Monaco. Mais sur un tournoi comme Roland Garros, c’est exceptionnel.

Comment la marque parvient-elle à recruter les futures stars du tennis ?

Matthieu Bauduin : Pour Iga Świątek et Daniil Medvedev ce sont deux histoires assez différentes. Iga a joué en Tecnifibre quand elle était très jeune. Il existe des photos d’elle entre 8 et 10 ans avec des raquettes Tecnifibre. Elle connaissait la marque. Ce qui demeure particulier avec elle, c’est que nous l’avons signé alors qu’elle venait de gagner Roland Garros pour la première fois, après le tournoi organisé à l’automne 2020 donc au début de la saison 2021. C’est quelque chose qui n’arrive quasiment jamais. Iga était toujours perfectionniste et à la recherche de la meilleure performance, elle sentait qu’elle pouvait faire mieux sur son matériel. Et comme elle jouait avec notre raquette étant jeune, c’est assez naturellement qu’elle nous a contacté via son équipe. Nous avions alors organisé des tests avec elle sur le court, en situation réelle en octobre 2020. Elle avait flashé sur l’une des raquettes. C’est comme ça que la collaboration a redémarré. Elle a ensuite obtenu de très bons résultats début 2021.

Concernant Daniil, nous l’avions signé lorsqu’il avait 18 ans et qu’il était 329ème mondial au classement ATP, à un moment où il s’entraînait à Cannes. Les projecteurs n’étaient alors pas braqués sur lui comme c’est le cas aujourd’hui. Ce jour-là dans notre détection nous avions fait venir deux joueurs, Daniil et Zhizhen Zhang. Ce qui est assez intéressant, c’est qu’il y a une vraie expertise chez Tecnifibre : si nous avions pris la réalité du jour j, c’est Zhang qui possédait une qualité de balle extraordinaire. Il bougeait mieux et son jeu était techniquement plus propre. A ce moment-là tu peux signer Zhang et pas Medvedev, mais pour nous l’enjeu est de comprendre le joueur et percevoir la flamme intérieure qui est en lui. Daniil et Iga possèdent une force mentale exceptionnelle.