Nouvelle monoplace, nouvelles destinations, nouvelle identité de marque, mercato pilotes… la Formule E fait son big bang pour sa saison 9

Elle n’a pas encore passé le cap des 10 ans qu’elle change tout. Ou presque. La Formule E frappe fort avec l’entrée en piste samedi 14 janvier 2023 de sa troisième génération de monoplace en ouverture de sa saison 9 à Mexico. Mais cette rupture technologique très attendue par les pilotes comme par les fans, qui est par ailleurs accompagnée par une nouvelle identité de marque, ne sera pas le seul bouleversement de cette nouvelle ère. Sportsmarketing.fr fait le point des principaux changements qui nous attendent dans le championnat du monde 100% électrique de la FIA.

Une grille de départ totalement remaniée

Un chiffre à retenir : 1 sur 11. Sur les 11 teams inscrits, seul Jaguar, 4ème force de la saison 8, va conserver son « driver line-up » en 2023 avec le néo-zélandais Mitch Evans, vice-champion du monde avec 4 succès l’an passé, et l’expérimenté british Sam Bird, présent sur la grille de la FE depuis la saison 1.

Stoffel Vandoorne (DS Penske)
Stoffel Vandoorne (DS Penske)

Avec le départ de Mercedes, le champion du monde en titre Stoffel Vandoorne s’est dirigé vers la très solide formation DS Penske (ex-DS Techeetah) pour composer un duo 100% champions avec le tricolore Jean-Eric Vergne, 4ème de la saison 8, qui fut quant à lui sacré en 2018 et 2019. JEV ne sera pas le seul frenchie du paddock puisque Nissan aligne un tandem bleu-blanc-rouge où le cannois Norman Nato, vainqueur à Berlin en 2021, aura comme équipier le rookie Sacha Fenestraz. 3 fois plus de chances d’entendre la Marseillaise. Les autres transferts à retenir sont le passage du suisse Sébastien Buemi, fidèle pendant 8 saisons à Renault e-dams / Nissan e-dams, qui change d’air direction Envision Racing, et l’arrivée du brésilien Lucas Di Grassi chez Mahindra aux côtés d’Oliver Rowland. La place laissée vacante chez Porsche par André Lotterer, parti chez Avalanche Andretti, est récupérée par le champion de la saison 6 Antonio Felix Da Costa.

McLaren et Maserati : le prestige et l’histoire, mais pas que

Imaginez un championnat où les deux premières équipes du championnat constructeurs de la saison précédente, Mercedes et Venturi, disparaissent. Pas de panique, la magie du sport business va combler ce grand vide avec en prime des marques prestigieuses qui rejoignent la très branchée Formule E, lui apportant cette dose d’héritage et d’histoire qu’elle peut difficilement avoir après 100 courses d’existence. Surtout après les départs d’Audi et BMW à l’issue de la saison 7.

Neom McLaren Formula E Team
Neom McLaren Formula E Team

McLaren arrive donc après son rachat de l’équipe de Formule E de Mercedes et titularise pour sa première campagne électrique le rookie britannique Jake Hughes avec l’ancien pensionnaire d’Audi Sport René Rast. Les yeux seront également rivés sur Maserati (ex-Venturi) qui a réalisé des essais d’avant-saison prometteurs et qui a recruté l’allemand Maximilian Günther pour épauler Edoardo Mortara, 3e de la saison 8 avec 4 victoires. Mclaren et Maserati ont donc d’ores-et-déjà la pression d’entrée de jeu et se devront de proposer des performances à la hauteur de leur prestige.

Maserati MSG Racing
Maserati MSG Racing

A noter que pour son retour en Formule E, l’équipe allemande Abt, anciennement associée à Audi, fait son comeback aux côtés du constructeur espagnol Cupra. Robin Frijns et Nico Müller sont les deux titulaires annoncés par l’ABT Cupra Formula E Team que l’on attend à priori plutôt en queue de peloton.

Inde, Afrique du sud et Brésil comme nouvelles destinations

Vous trouviez le calendrier de la Formule E un peu léger ? 16 manches seront au menu cette année : de Mexico le 14 janvier 2023 au double header londonien des 29 et 30 juillet prochain en passant par trois nouvelles destinations, l’ePrix de Hyderabad le 11 février, l’ePrix de Cape Town le 25 février et l’ePrix de Sao Paulo un mois plus tard. Marrakech et Séoul ne sont plus au calendrier, ni même New-York dont la place revient au Portland Raceway en version aménagée pour la FE qui accueillera la 12ème manche de la saison le 24 juin.. Si Paris n’a hélas plus son ePrix (un retour en 2024 ?), Monaco a toujours le sien et ce sera pour le 6 mai.

E comme électrique et efficiente 

Nous vous en parlions en début d’article, la Gen 3 est là. Pourquoi est-ce SI IMPORTANT ? Car l’essence même de la Formula E c’est d’être une vitrine mondiale de la transition énergétique et de jouer pleinement son rôle de laboratoire pour la mobilité décarbonée et l’efficacité énergétique. Cette troisième génération de Formule E dispose d’un moteur à l’avant en plus de celui à l’arrière pour récupérer encore plus d’énergie : « 40 % de l’énergie utilisée en compétition sera produite par le freinage régénératif pendant l’épreuve » rappellent les organisateurs du championnat.

La Gen 3 possède une meilleure autonomie (qui se souvient du changement de voiture avec la Gen 1 ?) et demeure plus petite et plus légère de 53kg avec beaucoup plus de puissance déployée. Les virages de certains circuits étroits et bosselés risquent d’arriver nettement plus vite que dans le passé.

La Gen 3 en chiffres : une vitesse maximale de 322 km/h (soit tout de même 40 km/h de plus que la Gen2), puissance de 350 kW au lieu de 250 kW. Le spectacle devrait être encore meilleur pour un championnat qui a toujours offert des luttes serrées en piste comme dans l’attribution de ses titres de champions.

Hankook à la place de Michelin

L’autre incertitude pour les pilotes et écuries qui pourrait révéler bien des surprises dès Mexico concerne la maîtrise des pneus. Le bibendum Michelin cède en effet sa place après huit ans de bons et loyaux services au sud-coréen Hankook. Qui dit nouveau manufacturier dit nouveau type de gomme et le défi de trouver la bonne fenêtre de fonctionnement. Tout en sachant que l’abrasivité sera totalement différente sur un tracé réellement urbain comme Rome ou sur un circuit automobile comme celui de Mexico. Ces pneus ont pu être testés lors des essais de pré-saison sur le circuit Ricardo Tormo de Valence avec déjà une réputation : celle d’être plus durs avec moins de grip selon les déclarations des pilotes et qui fonctionnent donc bien plus longtemps. La performance c’est bien, avec la durabilité c’est mieux. Surtout en Formule E. « Près de 30% du nouveau pneumatique Gen3 est fabriqué à partir de matériaux durables » précise le manufacturier. Après chaque week-end de course, Hankook recycle entièrement chaque jeu de pneumatiques.

A noter qu’Hankook sera le partenaire titre du premier ePrix de l’année, le Hankook Mexico City E-Prix. Il en sera de même à Rome et Londres.

Sooil Lee, Président et PDG de Hankook Tire & Technology : « Il y a 3 ans chez Hankook, nous avons décidé de devenir, à compter de la saison 2023, le partenaire technique et fournisseur officiel de pneumatiques de ce qui est sans doute la compétition la plus innovante, moderne et durable au monde. La philosophie de la marque Hankook et notre orientation stratégique vers un avenir de plus en plus durable reflètent également l’esprit et l’ADN de la Formule E. Ensemble, nous ferons progresser et influencerons de manière significative le développement du sport automobile contemporain au cours des prochaines années. »

Jamie Reigle, Directeur général de la Formule E : « Nous sommes ravis d’accueillir Hankook dans le championnat du monde de Formule E ABB FIA. Nous sommes fiers de nous associer à un acteur mondial de premier plan qui fait du sport automobile un aspect fondamental de sa philosophie d’entreprise. La grande expérience acquise par Hankook à travers ses partenariats avec des équipes de course sur des circuits du monde entier, son esprit pionnier et son engagement en faveur du développement durable en font un partenaire idéal pour le championnat et notre nouveau véhicule Gen3. »

Nouveau logo, nouveau trophée

Pour marquer le début de l’ère Gen3, la Formule E a repensé l’identité visuelle et sonore de sa marque. La nouvelle identité s’inspire de l’accélération électrique et veut refléter le rôle du sport en tant que catalyseur des objectifs de la transition écologique ​​et souligner plus largement la vision du championnat d’accélérer le progrès humain durable. Au cœur de sa nouvelle identité, la FE a souhaité représenter l’excitation et l’énergie de son sport et du sport en général. La Formule E a travaillé une association de couleurs avec le bleu de l’électricité, mais a élargi sa palette pour mettre l’accent sur trois volets de ce qu’elle représente : un sport automobile de classe mondiale, une technologie de pointe et une référence en matière de durabilité, et, un impact positif sur la communauté mondiale.

Henry Chilcott, Chief Marketing Officer, Formula E : « Cette nouvelle identité fait partie de notre mission continue de construire une nouvelle catégorie de sport de premier plan. C’est un système conçu pour inspirer et exciter les fans du monde entier, ainsi que pour créer une plateforme plus solide et plus extensible pour nos partenaires, équipes, fabricants et diffuseurs ».

La Formule E dévoile également une nouvelle série de trophées de vainqueurs au design emblématique inspirés de la technologie et de l’électrification dans le cadre de cette nouvelle identité de marque.

Coté réglementation, les courses se disputeront non plus en un temps prédéfini mais en nombre de tours pour une meilleure lisibilité des ePrix. Les interruptions du Safety Car et Full Course Yellow seront compensées par des tours supplémentaires.  Si le format de qualifications introduit lors de la saison 8, plutôt apprécié par les pilotes sera conservé, ce n’est pas le cas du Fanboost et ce n’est pas une perte… Le mode attaque reste sur la plupart des courses mais sera remanié sur certaines manches, plus tard dans la saison, en un « Attack charge » :  les pilotes effectueront un arrêt au stand obligatoire de 30 secondes durant lequel la monoplace sera rechargée par un chargeur rapide de 600 kW. Cet arrêt-recharge-rapide permettra de débloquer deux « Attack Mode » où la puissance passera de 300 à 350 kW. Par ailleurs chaque équipe devra effectuer au moins deux séances d’essais libres 1 au cours de la saison avec un rookie.

Photos : Formula E

 

CALENDRIER SAISON 9 :

Round 1 : Mexico City (Mexique), 14 janvier 2023

Round 2 : Diriyah (Arabie-Saoudite), 27 janvier 2023

Round 3 : Diriyah (Arabie-Saoudite), 28 janvier 2023

Round 4 : Hyderabad (Inde), 11 février

Round 5 : Le Cap (Afrique du sud), 25 février

Round 6 : Sao Paulo (Brésil), 25 mars

Round 7 : Berlin (Allemagne), 22 avril

Round 8 : Berlin (Allemagne), 23 avril

Round 9 : Monaco (Monaco), 6 mai

Round 10 : Jakarta (Indonésie), 3 juin

Round 11 : Jakarta (Indonésie), 4 juin

Round 12 : Portland (USA), 24 juin

Round 13 : Rome (Italie), 15 juillet

Round 14 : Rome (Italie), 16 juillet

Round 15 : Londres (Royaume-Uni), 29 juillet

Round 16 : Londres (Royaume-Uni), 30 juillet

 

EQUIPES ET PILOTES

Neom McLaren Formula E Team : Jake Hughes (5-GBR), René Rast (58-ALL)

Maserati MSG Racing : Edoardo Mortara (48-CH), Maximilian Günther (7-ALL)

DS Penske : Stoffel Vandoorne (1-BEL), Jean-Eric Vergne (25-FRA)

Jaguar TCS Racing : Mitch Evans (9-NZL), Sam Bird (10-GBR)

Envision Racing : Sebastien Buemi (16-CH), Nick Cassidy (37-NZL)

Avalanche Andretti Formula E : Jake Dennis (27-GBR), André Lotterer (36-ALL)

Tag Heuer Porsche Formula E Team : Pascal Wehrlein (94-ALL), Antonio Felix Da Costa (13-POR)

Mahindra Racing : Oliver Rowland (8-GBR), Lucas Di Grassi (11-BRE)

Nissan Formula E Team : Norman Nato (17-FRA), Sacha Fenestraz (23-FRA)

NIO 333 Racing : Dan Ticktum (33-GBR), Sergio Sette Camara (3-BRE)

ABT Cupra Formula E Team : Robin Frijns (4-PB), Nico Mueller (51-CH)