Jean-Eric Vergne : « La Formule E a réussi son pari »

Candidat au titre en Formule E, Jean-Eric Vergne et son écurie Techeetah montent en puissance. Après un meeting prometteur à Hong-Kong, le pilote français dresse pour sportsmarketing.fr les perspectives de cette saison 4 et revient sur son actualité chargée sur les circuits comme en dehors. En effet, le « dépasseur » JEV est aussi ambassadeur et s’engage auprès de marques innovantes.

Bruno Cammalleri : Comment pourriez-vous décrire le panorama des forces en présence de cette saison 4 de Formule E, et comment se situe Techeetah dans cet ensemble ?

Jean-Eric Vergne : Tout d’abord, on voit que le championnat devient de plus en plus professionnel, avec un niveau des équipes et des pilotes qui est vraiment de plus en plus relevé. Il suffit de regarder un peu les équipes et les forces en présence : on peut citer par exemple E-Dams Renault… regardez le passé et le palmarès que peuvent avoir Renault et Dams. Et bien ça a effectivement donné de très grands résultats pour ce team. On pourrait aussi citer Audi et Jaguar etc… ce sont de grands noms et des grandes marques du sport automobile. De notre coté avec Techeetah, il faut dire qu’on est une petite structure. Nous sommes la seule équipe du plateau de Formule E qui ne peut pas faire d’essais privés. Il faut rappeler qu’en tant qu’écurie « cliente » on est uniquement autorisée à participer aux essais collectifs de trois jours (à Valence, en octobre 2017). En fait on est un peu le petit poucet du championnat. Les autres teams ont beaucoup plus de moyens et les grosses équipes disposent d’une force de frappe et de réaction qui est beaucoup plus importante.

Bruno Cammalleri : Quels sont vos objectifs pour cette saison 4 ?

Jean-Eric Vergne : Après la pole position, puis une deuxième et une quatrième place sur les deux courses à Hong-Kong, on peut dire qu’on a eu de beaux résultats et on en est très content. Personnellement, mon objectif pour cette saison 4 de Formule E c’est de gagner le championnat ! On a un très bon moteur Renault, et une excellente équipe en particulier en ce qui concerne l’exploitation. L’équipe est très forte, on travaille énormément et on fait beaucoup de simulateur. On est là et on s’arrache ! Après, sur l’ensemble de la saison pour atteindre cet objectif, l’idée sera d’essayer de ne faire aucune erreur. Arriver à inscrire des points, de gros points, de façon vraiment régulière et faire des podiums.

Bruno Cammalleri : Après votre pole position réalisée avec style à Hong-Kong, le style JEV s’affirme de plus en plus dans le registre du panache…

Jean-Eric Vergne : Oui peut être, on est peu à savoir faire ce genre de manœuvre et à savoir garder le contrôle. On me parle aussi souvent du dépassement sur Romain Grosjean au Grand Prix des Etats-Unis 2014 de F1. J’avais un peu perdu ce panache en F1. C’était plutôt difficile et je n’ai pas performé à mon niveau. Après très clairement, quand je suis derrière quelqu’un et que je me trouve être plus rapide que ce pilote, je vais forcément passer à l’attaque !

Bruno Cammalleri : Pouvez-vous nous parler de vos partenariats avec Virtuo, Como Automobiles et Hugo Boss ?

Jean-Eric Vergne : Virtuo est une start-up française créee par Karim Kaddoura qui révolutionne le système de locations de voiture. C’est une application où l’on fait sa réservation avant sur son téléphone. Tout est enregistré préalablement, la carte bleue, le permis de conduire, l’assurance, tout est fait avant et la location de la voiture se fait très vite. Pour l’instant Virtuo fonctionne principalement à Paris, Lyon, Nice, Aix en Provence et arrive dans de plus en plus de villes et dans de nouveaux pays. C’est aussi simple que rapide ! Je l’utilise moi-même, je l’ai encore utilisé récemment. En Formule E, outre le fait de rouler en sport automobile, on est dans un championnat très précurseur, un peu « showcase » mi vitrine mi laboratoire on va dire. Le but est de faire arriver toutes nos technologies dans la voiture de monsieur tout le monde. Et puis on a les villes qui poussent pour avoir moins de CO2. Donc je trouve ça très intéressant d’être partenaire de cette société qui révolutionne les codes de la location de voiture. C’est vraiment une start-up du futur.

En ce qui concerne le Groupe Como Automobiles, qui est basé en région parisienne, j’ai eu le plaisir de venir promouvoir la Smart Electric Drive. Le Groupe Como Automobiles m’a nommé ambassadeur pour le développement de la mobilité urbaine électrique et j’ai été très séduit par cet essai. L’électrique a clairement le vent dans le dos, et le lien avec la Formule E, qui a réussi son pari, est évident. L’exemple d’Hugo Boss qui quitte la F1 pour devenir sponsor de la Formule E, le montre bien. Je fais beaucoup d’événements avec Hugo Boss, la Fashion Week à Paris notamment, et c’est vraiment top !

Bruno Cammalleri : La vidéo du « Techeetah VS Cheetah » a fait le buzz. Comment cette idée est-elle née ?

Jean-Eric Vergne : Quand on a cherché le nom de l’équipe Techeetah, il y avait cette idée du cheetah, avec la partie « Tech » et le « E » d’énergie et d’électrique. C’était donc logique que je pilote la voiture à l’occasion de cette vidéo que l’on a réalisé à Cape Town avec 25 millions de vues en deux semaines. C’est un projet avec un message fort et précis. Les guépards et les animaux sont les premiers à souffrir du changement climatique. Il n’en reste d’ailleurs plus que 7000 dans le monde. La vidéo rappelle les enjeux de la propulsion électrique pour la préservation du climat et des espèces animales. Et la Formule E porte un message pour le changement climatique, je crois que c’est un très beau message.

Bruno Cammalleri : Allez-vous continuer votre programme en Endurance ?

Jean-Eric Vergne : Oui absolument ! J’ai fait Le Mans pour la première fois en 2017 et je faire les 24H en 2018. Je ne sais pas encore dans quel team mais je serai bien au Mans cette année. C’était vraiment une révélation de faire cette course fantastique, l’une des meilleures courses de ma carrière !

► CREDIT PHOTOS : PHG UK